Les données du premier semestre 2014 montrent un redressement des comptes d’exploitation pour les opérateurs de la ligne maritime conteneurisée, même si elle recèle de fortes disparités. Une fois encore, les plus gros semblent se relever plus vite.
La situation économique s’améliore lentement pour les transporteurs maritimes de ligne régulière. Mais la tendance générale cache des trajectoires assez éloignées d’une compagnie à l’autre, selon les données recueillies par Alphaliner. Le consultant a considéré les dix-sept armateurs les plus importants parmi ceux ayant publié leurs résultats pour le premier semestre 2014, un club auquel n’appartient pas le numéro deux mondial, MSC. Or, il apparaît que seulement six d’entre eux ont affiché un résultat d’exploitation positif. Et parmi eux, tous n’ont pas eu le bonheur de compter, comme Maersk Line, un profit opérationnel de 978 millions de dollars et une marge de 7,3 %, loin s’en faut.Baisse des coûts d’exploitation
Si le leader mondial danois contribue à bien relever la moyenne générale, la marge opérationnelle est encore négative de 0,5 % pour l’ensemble de ces dix-sept transporteurs au cours des six premiers mois. Celle-ci s’est pourtant améliorée, puisqu’elle était de – 2,3 % un an plus tôt.
« Les économies d’échelle restent le principal générateur de profits »
Le cabinet de conseil relève que les résultats d’exploitation ont basculé du côté positif au deuxième trimestre de cette année, en se basant sur les comptes des quinze armateurs qui ont publié leurs résultats financiers pour cette période. La marge opérationnelle moyenne est ainsi passée de – 1,9 % à 0,7 % entre le premier et le deuxième trimestre. « Le renversement de tendance a été favorisé par la forte croissance des volumes et des coûts unitaires moins élevés », principalement des dépenses en combustible plus faibles du fait de la baisse du prix du pétrole. Le trafic cumulé des quinze compagnies ayant communiqué leurs volumes a ainsi augmenté de 5,7 % comparé au premier trimestre 2014. Dans le même temps, les opérateurs ont bénéficié d’une baisse de 1 % de leurs dépenses de soutage et de 5 % des taux d’affrètement de navires, d’après Alphaliner.Les taux remontent sur les grands trades
Pour ce qui est des taux de fret, si le consultant précise que ces derniers restent soumis à de fortes pressions, il souligne qu’ils se sont largement détendus au deuxième trimestre sur les principales routes opérées par les leaders mondiaux. Ainsi, d’un côté les tarifs entre l’Asie et l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et l’Australie ont connu la plus forte baisse annuelle et, de l’autre, les taux Asie-Europe du Nord et Asie-Méditerranée ont progressé respectivement de 14 et 24 %, selon le China Containerized Freight Index (CCFI).
La taille des navires finit de creuser les inégalités entre petits et gros opérateurs. « Les économies d’échelle restent le principal générateur de profits, constate Alphaliner, et les plus gros armateurs comme Maersk et CMA CGM surpassent les plus petits ».
À l’opposé, handicapée par sa dépendance aux marchés latino-américains, CSAV a affiché la plus faible marge opérationnelle du groupe étudié, – 7,8 %. La faible croissance des volumes et les taux de fret peu élevés ont plombé le résultat du transporteur chilien avant sa fusion avec l’allemand Hapag-Lloyd, qui devrait être effective avant la fin de cette année. Alphaliner note cependant que des compagnies comme Wan Hai et OOCL ont pu dégager des marges opérationnelles positives, respectivement de 6,6 et 4,2 %. « Cela tend à démontrer que les transporteurs plus petits avec un contrôle des coûts plus serré et une tarification ajustable peuvent toujours se battre avec les plus grosses compagnies », juge le consultant.
Source : L’Antenne