Amorcée il y a un an à la demande de leurs adhérents, la convergence entre FNTR et TLF se décline aujourd’hui sur l’ensemble du territoire. Sur vingt-deux régions métropolitaines Corse comprise, dix-sept disposent d’un Comité de liaison et d’un représentant communs. À Paris le 22 octobre, le point d’étape présenté par les deux groupements a été l’occasion d’aborder aussi l’épilogue du dossier Écotaxe.
« Nous ne sommes pas encore arrivés au but final mais un bon chemin a été parcouru », s’accordent Jean-Christophe Pic et Yves Fargues, présidents de la FNTR et de l’Union TLF, avant d’insister : « Cette démarche recompose l’unité professionnelle du secteur, et s’appuie sur nos complémentarités dans les métiers du transport, de la logistique et de l’overseas. Nous conservons en revanche nos identités et marques respectives ». Avec la Corse, les quatre régions qui restent à unifier sont Paca, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes et Bourgogne. Sur ces territoires, TLF et FNTR s’appuient sur des organisations différentes, interrégionale pour la première, régionale voire départementale pour la seconde. Ici, « il est possible que des co-présidents soient nommés à la tête des Comités de liaison. Comme ailleurs, chaque région est autonome pour définir la meilleure organisation avec pour objectif de valoriser nos positions et expressions communes, et défendre la profession ». Jean-Christophe Pic, président de la FNTR Des économies réinvesties Sur le dossier récent de l’Écotaxe, cette unité de position jusqu’à l’annonce d’un mouvement de protestation sur le terrain si la taxe n’était abandonnée, a démontré toute sa pertinence et sa force de persuasion. Au-delà, le rapprochement a aussi pour but de rationaliser et de mutualiser les moyens et ressources de la FNTR et de TLF. Estimées à plus de 25 % de leurs coûts actuels, « les économies générées seront investies dans le conseil et notre représentation auprès d’instances dont européennes pour mieux faire entendre notre voix ». Cette approche vaut aussi au sein des instances interprofessionnelles telles que l’AFT où Jean-Paul Deneuville vient d’être nommé président. Une réflexion est lancée en parallèle sur le rôle du secteur au sein du Medef où la prestation transport et logistique est logée dans sa commission Transport aux côtés de chargeurs majoritaires. « Nos intérêts seraient peut être mieux entendus et mieux défendus au sein du Groupement des professions de services », confie Claude Blot, vice-président de TLF. La création d’un GIE a également été actée pour la gestion des opérations back-office des deux groupements qui, d’ici fin 2015, disposeront d’un siège commun à Paris. Interrogés sur l’ouverture de cette convergence à l’OTRE, les présidents semblent moins enthousiasmes : « Aujourd’hui, FNTR et TLF ne partagent pas les mêmes solutions voire les mêmes visions sur la représentation professionnelle du secteur. Nous ne contestons pas la représentation de l’OTRE mais nous sommes opposés à ce que sa signature puisse engager la profession dans son ensemble ». Yves Fargues, président de l’Union TLF Épilogue de l’Écotaxe ? Sur les dossiers d’actualité, FNTR et TLF prennent note du vote du Parlement sur la hausse de 4 centimes d’euros pour le carburant acheté par les transporteurs routiers. Sur les 2 centimes spécifiques au secteur, leurs instances se prononceront dans le courant de la semaine prochaine sachant que cette mesure ne s’appliquerait qu’en 2015. Elle vise à produire 332 millions d’euros de recettes fiscales supplémentaires reversées à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf). « Nous serons donc encore plus attentifs sur les investissements routiers de l’Agence ». Appliqués à l’ensemble des usagers de la route, les 2 autres centimes généreront 800 millions d’euros reversés au budget de l’Afitf.« Nous conservons nos identités et marques respectives »
Reste à préciser la part de carburant pris par les transporteurs étrangers sur le territoire national pour s’assurer que ces derniers participent aussi au financement des infrastructures qu’ils utilisent. Selon FNTR et TLF, cette part serait de 20 à 30 %. Au-delà, leurs présidents appellent à la remise à plat du financement des infrastructures avec les sociétés d’autoroutes notamment. Liées aux suites données au contrat État-Ecomouv’ (et du contentieux associé estimé à, au moins, 800 millions d’euros…), des indemnités pourraient être également demandées au titre des investissements réalisés par les entreprises pour s’équiper et former leurs personnels au projet initial Écotaxe. « Les transporteurs étrangers ont l’intention de demander des indemnités, ils ne seront pas seuls », laisse-t-on entendre…