Peu perceptible en France pour l’heure, le climat économique mondial semble pourtant s’améliorer, et laisse entrevoir des jours meilleurs sur le marché des transports. C’est ce que révèle la dernière étude du cabinet d’avocats d’affaires Norton Rose Fulbright consacré au secteur. Dans le maritime et l’aérien, cette reprise s’accompagnerait d’un accès plus diversifié aux sources de financement… et d’une nouvelle phase de concentration.
Sur un panel de 800 professionnels issus des secteurs aérien, ferroviaire et maritime, 75 % jugent « les conditions actuelles favorables à leurs activités ». Mieux, 82 % estiment que le nombre de voyageurs et les volumes de fret s’inscriront à la hausse dans les prochains mois avec une embellie des tarifs à la clé. Dans le shipping, les deux tiers des personnes interrogées sont de cet avis. Avec la croissance des trafics, près de la moitié anticipe aussi une progression des fonds consacrés à leurs investissements. Si 40 % sont encore préoccupés par la surcapacité de l’offre sur certains segments, ils sont plus nombreux (48 %) à déclarer « la construction de navires supplémentaires comme le meilleur investissement possible. La Chine présente en outre les perspectives les plus intéressantes, suivie par l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest », relève Norton Rose Fulbright. En parallèle, les professionnels du maritime s’attendent à une nouvelle concentration du secteur par le biais d’un renforcement des leaders mondiaux, et du jeu des alliances.
Financements diversifiés
Pour soutenir ce développement, le transport maritime mise sur le retour d’un large éventail de sources de financement selon l’étude : « Seulement 21 % des professionnels interrogés comptent recourir à l’endettement bancaire dans les deux prochaines années. Ils sont 19 % à prévoir de faire appel à leur actionnariat, 18 % aux solutions de capital-investissement, et 16 % aux marchés des capitaux ». Et pour les aider dans leurs démarches, la majorité souhaiterait « à des fins de pondération des risques » que « la valeur de leurs actifs soit mieux appréciée ». Un quart y voit le plus sûr moyen d’améliorer la disponibilité des financements alloués au mode.
« Le transport maritime mise sur un large éventail de sources de financement »
« Si la Chine, qui a ouvertement l’ambition de créer le premier centre maritime international, est considérée comme un marché-clé, le secteur cherche également des relais de croissance ailleurs (aux Amériques du Nord et Europe). Outre les besoins de financement et les risques de surcapacité, il devra également faire face à la nécessité d’investir dans le développement des compétences et des effectifs pour accompagner sa croissance », analyse Christine Ezcutari, responsable du marché maritime de Norton Rose Fulbright à Paris.
Consolidation attendue aussi dans l’aérien
Sur l’attrait de la Chine comme pour la valorisation des actifs afin de majorer les financements disponibles, les professionnels du transport aérien croisent l’avis des acteurs du shipping. Une différence apparaît cependant sur le rôle des pouvoirs publics : « Diverses formes de soutien seraient appréciées aux fins de débloquer des fonds. Le secteur continue à avoir besoin de l’appui des pouvoirs publics sous forme d’investissements d’infrastructures par exemple, 40 % jugeant cette initiative la plus utile », souligne l’étude. Pour financer leur développement, dans le secteur aérien notamment, 20 % compte sur leur actionnariat, 15 % sur les marchés à capitaux, 13 % sur les emprunts bancaires, et 11 % sur les solutions de capital-investissement. Enfin près d’un tiers anticipe la formation d’une alliance stratégique ou d’une coentreprise sous douze mois, et 18 % confient leur intention de réaliser une acquisition stratégique à court terme..
Source :
L’Antenne