Les organisations professionnelles du transport routier ont été reçues le 15 septembre par le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidaliès, à propos de l’écotaxe. Elles redisent leur opposition au nouveau dispositif et soulignent l’exaspération des transporteurs.

L’automne sera-t-il chaud ? Alors que la médiation sur l’écotaxe devenue péage de transit touche à sa fin, les organisations professionnelles réaffirment leur opposition au nouveau dispositif et font monter la pression. Elles soulignent « l’exaspération » ou encore la « colère » des chefs d’entreprise, laissant poindre de façon à peine voilée la perspective d’une mobilisation.
LA FNTR et l’OTRE ont été reçues le 15 septembre par le nouveau secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, en présence des membres de son cabinet et du médiateur chargé du péage de transit, Christian de Lavernée.

Les premiers résultats de la médiation

« Le secrétaire d’État a présenté les premières conclusions de la médiation : élaboration d’une répercussion du péage de transit par majoration du prix de transport selon les bassins d’emploi et lancement de l’expérimentation du péage de transit au 1er octobre, dont les résultats seront étudiés par des comités de suivi régionaux et un comité national », indique l’OTRE dans un communiqué publié au lendemain de l’entretien. L’occasion, pour les deux organisations patronales, de réaffirmer des positions déjà connues, avec un certain nombre de points de convergence mais aussi des désaccords.

Retrait de l’OTRE, fermeté de la FNTR

L’OTRE, qui a refusé de participer aux travaux de la médiation, reste totalement opposée « au dispositif écotaxe-Écomouv ». Elle annonce qu’elle ne participera donc pas aux comités de suivi et à la démarche initiée par le secrétaire d’État aux Transports et tacle « ceux qui se sont déclarés contre l’écotaxe, son iniquité territoriale, son coût, mais qui dans le même temps s’inscriront dans cette démarche expérimentale ». « Nous avons fait passer un message de fermeté et notre opposition au dispositif du péage de transit. Nous avons rappelé les disproportions régionales que risquait de générer ce nouveau péage et son incompatibilité avec la réalité quotidienne de nos entreprises », souligne pour sa part Nicolas Paulissen, délégué général de la FNTR, dans un entretien accordé à L’Officiel des Transporteurs (n°2752) à l’issue de la rencontre au ministère. L’organisation patronale pointe également dans un communiqué « l’incompatibilité de cette taxe avec la crise et l’irréalisme des délais de mise en oeuvre ». L’OTRE évoque elle aussi « un contexte économique qui n’a jamais été aussi défavorable ». Contrairement à la FNTR, l’OTRE réclame par ailleurs l’abandon du dispositif de majoration du prix de transport. Une mesure qui selon elle aboutirait à la « paupérisation des transporteurs routiers français ».

Une mise en garde commune au gouvernement

En revanche, les deux organisations professionnelles se rejoignent pour mettre en garde le gouvernement. « L’incompréhension et l’exaspération des chefs d’entreprise du transport routier montent. C’est ce que doit entendre le nouveau ministre », avertit la FNTR. L’organisation patronale annonce qu’elle entend « marquer sa solidarité active avec les régions durement frappées par l’écotaxe. Elle est à leurs côtés dans leur combat contre l’injustice territoriale ». L’OTRE alerte quant à elle sur le fait que « toute obstination du gouvernement à vouloir imposer l’écotaxe collectée par Écomouv’ recevrait, comme réponse des transporteurs français, une forte réaction de colère ». Source : WK Transport et Logistique